Pour répondre à la question posée par les maladies chroniques, l’Italie dépense déjà 66,7 milliards d’euros aujourd’hui, qui passeront, sur la base des projections démographiques fournies par l’Istat, à 70,7 milliards en 2028.
Le principal impact sur les dépenses de santé – selon les données obtenues à partir de la base de données du centre de recherche Health Search (HS) créé en 1998 par la Société italienne de médecine générale et de soins primaires (SIMMG) 1 – il s’agit de l’insuffisance cardiaque et des cardiopathies ischémiques, suivies de la MPOC (pneumopathie bronchique obstructive chronique), du diabète sucré et accident vasculaire cérébral.
Les différents impacts de la chronicité : différences d’âge, de sexe, de conditions socio-économiques
La prévalence des maladies chroniques augmente évidemment avec l’âge. Si, comme nous l’avons vu, 40 % de la population italienne est touchée par au moins 1 maladie chronique et 21 % par au moins 2, ces pourcentages s’élèvent respectivement à.
86 % et 66 % après 75 ans : une augmentation progressive avec la âge à partir duquel – des maladies chroniques les plus fréquentes – n’échappent que les maladies allergiques et l’asthme bronchique, qui marquent une prévalence plus élevée dans les premières décennies de la vie.
- En ce qui concerne les différences entre les sexes, ce n’est que dans les premières années de la vie, avant l’âge de 18 ans, que la prévalence des maladies chroniques est plus élevée chez les hommes, grâce à la plus grande présence de maladies allergiques ;
- dans tous les autres groupes d’âge, les femmes sont plus fréquemment touchées par ces maladies.
Comparé à 37% des hommes, 42,6% de la population féminine italienne est touchée par au moins une maladie chronique ; 24,5% des femmes ont 2 maladies chroniques ou plus contre 17% des hommes.
Il est intéressant de noter que par rapport à certaines pathologies qui sévissent chez les femmes tout au long de la vie (arthrose et ostéoporose, qui touchent respectivement 20,9% et 13,2% des femmes contre 11, 1% et 2,3% des hommes), la prévalence des maladies cardiaques seules et, dans une moindre mesure, du diabète sucré reste plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
Avec l’âge, les différences entre les deux sexes s’accentuent, majoritairement au détriment des femmes (sauf pour les maladies cardiaques et le diabète sucré, où le désavantage pour les hommes s’accroît), alors que les différences entre les deux sexes se réduisent en ce qui concerne à l’hypertension
Plus fréquente à l’âge adulte chez les hommes
Et, selon la base de données Health Search, à l’insuffisance cardiaque. La prévalence plus élevée chez les femmes de la polypathologie chronique, ainsi que des maladies – arthrose et ostéoporose – ayant un fort impact sur l’autonomie motrice et fonctionnelle en général, explique le taux plus élevé d’incapacité et de dépendance qui, comme nous le verrons plus loin, caractérise la population féminine par rapport à la population masculine à un âge avancé.
Le niveau d’éducation (généralement exprimé en nombre d’années de scolarisation) est utilisé dans les études épidémiologiques comme un proxy des conditions socio-économiques globales de la population étudiée.
En effet, des niveaux de scolarité généralement plus élevés sont corrélés à de meilleures conditions de revenu, à des activités de travail moins exigeantes physiquement et plus stimulantes sur le plan cognitif, à des situations de logement plus adéquates et à une plus grande littératie en santé, ce qui permet une meilleure prise de conscience des déterminants de la santé et une participation à la gestion de leur état de santé et de leur maladie.
Le taux de scolarisation est donc corrélé à la quasi-totalité des pathologies aiguës et chroniques, aux niveaux d’autonomie, à la même espérance de vie.
La prévalence des maladies chroniques en Italie n’échappe pas à cette « règle » : le pourcentage de personnes atteintes d’au moins une maladie chronique augmente de près de 15 points de pourcentage dans la tranche d’âge entre 45 et.
64 ans (de 41,3 % à 56 %) et 9 points (de 74,3 % à 83,2 %) chez les plus de 65 ans, si l’on compare les diplômés aux personnes ayant au plus quitté l’école élémentaire, tandis que le pourcentage de personnes atteintes de 2 maladies chroniques ou plus double dans la tranche d’âge des 45-64 ans (de 16,2 % à 32,9 %) et passe de 42,4 % à 63,4 % pour les plus de 65 ans (figure 2).