28/06/2011
Les Assises du médicament voulues par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé après le scandale Mediator viennent de rendre leurs conclusions. AIDES y a porté 14 propositions (1) fondées sur les besoins des personnes vivant avec le VIH ou une hépatite virale. Ces propositions posent les jalons d’une réelle « démocratie du médicament ». En clôturant les Assises, Xavier Bertrand reconnaissait les défaillances de la pharmacovigilance et annonçait en grande pompe « un nouveau système du médicament au service des patients ». Mais ce n’est pas seulement de rustines ou d’effets d’annonces dont nous avons besoin… Ecouter les patients à tous les échelons du médicament Le ministre de la Santé n’a cessé de le marteler : « le doute doit désormais bénéficier au patient ». « Ca tombe bien, nous réclamons précisément un système du médicament qui prenne en compte nos attentes, et ce à tous les échelons. Très concrètes, nos 14 propositions visent à garantir pour tous un usage du médicament dans les meilleures conditions », explique Franck Barbier, responsable santé à AIDES. Elles vont de l’amélioration des outils de déclaration des effets indésirables, à la facilitation de l’accès aux bases de données sur les médicaments, en passant par la délivrance d’informations compréhensibles. Il faut aussi assurer les conditions d’une recherche publique forte, et au-delà, obliger les industriels à inclure au mieux dans leurs études les populations vulnérables ou plus difficiles à traiter (femmes, personnes ayant plusieurs pathologies, personnes trans, usagers de drogues ou personnes sous traitement de substitution…). Huit ans de travail pour la déclaration des effets indésirables par les patients Il aura fallu huit ans de plaidoyer et d’expérimentations associatives (2) pour que les personnes puissent déclarer directement leurs effets indésirables aux autorités sanitaires via Internet (le décret vient d’être signé). Pour Franck Barbier, « ces déclarations, complémentaires à celles des professionnels de santé, permettront de détecter plus tôt des signaux d’effets graves menaçant la vie des patients. Les personnes séropositives déplorent régulièrement le manque d’écoute sur les conséquences lourdes des traitements sur leur vie quotidienne. Autorités sanitaires et professionnels de santé seront désormais mieux outillés pour prendre en compte la qualité de vie globale des patients. » AIDES, aux cotés du Collectif inter-associatif sur la santé (CISS) (3) veillera à ce que la loi annoncée à l’automne inclue les revendications formulées par les malades et usagers du système de santé. La sécurité des patients est à ce prix. AIDES veillera aussi à ce que les améliorations de la sécurité du médicament ne soit pas le prétexte de nouveaux déremboursements massifs de médicaments. AIDES milite depuis de nombreuses années pour une plus grande démocratie de notre système du médicament. Ces 14 propositions visent à constituer le socle d’une réforme du médicament ambitieuse, garantissant plus de bénéfices thérapeutiques et moins de risques pour les malades.
(1) « 14 propositions de AIDES aux Assises du médicament », 10 juin 2011 (2) www.trt-5.org/article93.html: « Vous souffrez d’effets indésirables dus à votre traitement ? Déclarez-les ! » (3) www.leciss.org/espace-presse/communiques-de-presse/reformes-du-medicament-voici-nos-attentes
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